J’ai
observé avec attention la prestation que vous avez assurée, Patrick Malet et
toi, le mardi 21 Mai devant un parterre d’employés communaux de Saint Louis
nominativement invités, et je t’avoue que j’en suis resté interloqué et
dubitatif.
- Comment toi, cadre territorial, peux-tu mettre autant mal à l’aise tes
collègues de notre commune, quasiment obligés de devoir paraître devant
l’ancien maire et candidat déclaré aux futures municipales ?
- Quelle est la part que tu laisses à leur dignité ?
- Comment peuvent-ils accepter que tu portes atteinte aux règles de neutralité,
de réserve et d’indépendance des agents de la fonction publique ?
- Que fais-tu de la liberté de conscience de toutes ces personnes ?
- As-tu oublié que les agents publics sont tenus de s’abstenir entre autre de
tout comportement ou toute manifestation d’opinion politique etc… à caractère
public incompatible avec la réserve inhérente à leur fonction ?
- Où sont les obligations de déontologie que tu es censé respecter et faire
respecter ?
- Confonds-tu projet municipal et démoralisation de la vie publique ?
Je
te laisse apporter une réponse claire à ces questions.
Pour
ma part, j’estime que les citoyens de Saint Louis et de la Rivière doivent
fonder leur confiance envers ces agents au travers des notions de respect, de
dignité, d’impartialité et de probité, et même si les municipales arrivent,
aucun des candidats n’a le droit de mettre les agents municipaux en
« situation de faiblesse », surtout pas en usant de la position
dominante de personne détenant ou ayant détenu l’autorité.
Tes
engagements sur le personnel de Saint Louis ne représentent qu’une lettre de
mission, une feuille de route que tu adresses à ceux que tu rabaisses au rang
de corvéables et de malléables, devenant ainsi les messagers de ta parole, sur
des sujets où tu n’as pas été exemplaire [gestion,
impôts, intégration sociale, environnement, sécurité / CLSPD…etc…]
Qui
peut croire en une rédemption avec 26 directeurs, 53 chefs de service et 150
chefs d’équipe, à recruter dans les six mois après (ton!) l’élection. Cette
proposition va sûrement ravir les contribuables ainsi que la chambre régionale
des comptes !
- L’encadrement actuel sera-t-il licencié ou mis à
disposition ?
- Le budget municipal va exploser !
- A
quel niveau places-tu la démagogie politicienne et clientéliste au travers le
remplacement d’un agent invalidé ou décédé par un membre de sa famille ?
- Quid
de l’avis des syndicats, de l’État et du Centre de Gestion ?
A
mon avis d’aucun pourrait penser que tu frises l’achat de voix !
Même
si j’estime qu’il faut restaurer l’Autorité municipale et gérer cette commune
autrement, j’arrête ici l’énoncé de ton catalogue et laisse l’électeur seul juge devant ce genre
de divagation.
Je
constate seulement que la manipulation continue et que vous ignorez le devoir
d’exemplarité ; il ne tient qu’à vous que Saint Louis ne bascule dans la
fange électorale !
Cesse
de faire rêver les électeurs sur des sujets ou projets que tu sais irréalisables,
notamment quand tu parles de label écologique ou d’aménagement du territoire !
Oublies-tu
par exemple que nous ne possédons plus assez de foncier pour installer des
déchetteries (une ou deux par canton)
Ou
que tu t’es fourvoyé dans la validation du choix de rejeter les effluents de la
commune à la mer par le biais d’un émissaire à 800 m au large (bagatelle à 11
millions d‘euro!) ?
Aujourd’hui
cette grosse bêtise peut être réparée, merci pour la mer !
Mais
la grande découverte de ta réorganisation de l’administration communale reste
le fait que tu t’es découvert - tu n’es pas le sage que tu veux paraître -
et démasqué puisque ton projet ne cible
qu’une seule commune!
Ceux
qui croient en ta parole et en celle de Patrick Malet dans votre participation
au projet de la 25ème commune peuvent se poser des questions !
Puissent
ces quelques mots, mon cher collègue, te faire réfléchir sur notre
responsabilité d’élu dans les missions et les engagements qui feront de la
Réunion une terre où les valeurs de la démocratie et de la République pourront
s’exercer sans critiques !
Max Bénard